J’ai cru à un mirage. Je veux dire je ne retrouvais pas la bonne image, je ne retrouvais plus du tout cette image parue dans un article du New York Times, illustratrice Marion Fayolle, titre « WHY YOU WILL MARRY THE WRONG PERSON ». Pourquoi vous vous marierez avec la mauvaise personne, en clair et en français.
Aucun intérêt pour le fond, seul le dessin (doux et poétique, Little Nemo en robe blanche, parfait) m’a attirée.
Mais j’ai cru à un mirage, l’article et surtout son illustration avait soudain disparu de la première page du journal, comme par magie.
Comme par mariage qui s’évapore comme un mirage, anagramme parfait.
« T’y crois toi, au mirage? Je veux dire, I mean, l’institution du mirage, la bague au doigt sur une nappe d’eau imaginaire en plein Sahel… ? »
Comme les mirages, le mariage n’est qu’une croyance, qu’un mot, de l’eau… sur des joues roses devant un prêtre, sur des joues pâles devant un psy quand le mirage ne s’est pas réalisé comme on voudrait, comme on y croyait tant pourtant. Ou pire: comme on y croyait plus.
Les mirages se dissipent comme les mariages passent quand d’autres persistent, ou résistent.
RESISTE!! Styles: pop, rock’n roll ou classique.
A chacun son mariage, à chacun sa musique. Eclectisme s’abstenir, constance oblige conformité au dogme, transgression menace… de n’en faire qu’un mirage à contourner, pour s’amuser, ou pour se libérer de l’emprise du mariage flou comme un mirage: danger.
Mariage pour essayer, mariage sans regret une fois balayé d’un petit coup de divorce: Amitié.
Mariage entre adultes consentants: responsabilité. Mariage= enfants, après mariage d’enfants, tout minots, et ça roule comme le 4×4 sur un sable fin et dur, direction: mirage parfait.
Il n’y a rien à dire, c’est donc bien un mirage, un mot.
Ou seulement bien se marier, comme des couleurs à contempler. Alors être marié: être surtout miré, reflets de son propre mirage, se mirer dans les yeux de l’autre. Vrai mariage, nature, qui fait voir des mirages, la vue se trouble sous le coup de chaud, soleil aveuglant — tu brûles.
Mirage, mon beau mirage, qui n’a pas besoin de mariage pour qu’on y croit, mirage réel et stupéfiant qui devient tout à coup vraiment de l’eau, fraîche, que l’on boit sans se désaltérer jamais totalement. Dingue.
Mirage libre, tranquille comme un lac d’argent, immense miroir inconnu des cartographies sociales et où passe seulement de temps en temps: le reflet d’un petit avion sauvage…