Petit poème d’hommage à la Prévert, pour la rime en aimant…
C’est la vie, c’est la mort
Aznavour est mort.
Dans un sens c’est si triste
Quand un monde se finit
Comme un amour parti
Qu’on se demande soudain:
Comment vivre sans lui
?
C’est la mort, c’est la vie
Un petit air qui s’enfuit
Un courant musical
Si joli que c’est si triste
Comme c’était triste d’être joli
Autrefois la mélancolie
Romantique, évanouie.
Et ta voix nous poursuit
Vibrante, chaude, fragile, infinie
Qui te survit
Etrange monument
De sons contre le temps
Qui s’élève
Nostalgiquement.
C’est la vie, la vie,
La vraie musique jaillit
Un peu démodément
Trop tendrement
Langueur dans la voix
De nos grands-parents
Chantant: l’antan, l’antan.
Contre le vent
De la mort, de la mort
Qui démolit tous les raffinements
Des anciens sentiments
Si nobles, poétiquement
Contre ce vent
De progrès annihilant
Froidement
Ta Bohème, tes vingts ans
Pour toujours si
Mystérieusement, si populairement
Mais si profondément, magiquement
Emouvant.