LA SURFACE DES CHOSES

La surface des choses

Qu’est-ce qu’il y a dessous?

C’est doux

La surface des choses

Ne dit rien

De nous.

 

Dans les peaux explose

Tout un monde flou

Qu’à peine tu n’oses

Toucher du bout

Des doigts.

 

Toi, tu deviens tout rose

ça prouve quoi?

Que tout n’est qu’une pose

Que tout n’est que prose

Parfois

 

 

Une grande porte close

Avec des clous en bois

Dans le soleil expose

Son calme plat

Qui bat

 

Qui bat pourtant la chamade

Dans le coeur des choses

Au fond par grandes saccades

Qu’on ne voit pas

En toi, en moi

 

La surface des choses

Le monde des apparences

Nous parle en silence

De tout ce qu’on ne dit pas

Mais qui est là.

 

 

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PREMIER TEMPS

Il pleuvait, mais ce n’était pas une mauvaise pluie. C’était une gentille petit pluie de printemps, un peu grise et rose, emportant quelques pétales dans le vent.

Il y a de la beauté partout, se disait Jacques, et il regardait la pluie.

Il y avait eu beaucoup de saisons, beaucoup de printemps.

La beauté revient toujours. C’est dingue comme la beauté est belle, pensait il encore. « la beauté est belle » , ça ne voulait rien dire, c’était une pure tautologie, une répétition dans les termes, comme le printemps. Pourtant il avait envie de se dire ça, tout bas.

Jacques était un homme au milieu de sa vie, de sa vie espérée. Il alternait l’enfance et la maturité, ça durerait peut-être jusqu’à la fin, aimait il rêver.

L’homme a besoin de rêve et de beauté, pas très compliqué. Un homme comme lui, surtout. ça remettait tout en place. « Car vous avez besoin d’Art »… Baudelaire avait dit ça.

Ce n’était pas possible de trouver du sens à la vie autrement. Cet homme entre deux eaux regardait les fleurs roses voler dans le ciel plein de brume tiède, et au fond de lui montait une pièce de Schubert qu’il avait joué jadis, du temps de sa glorieuse jeunesse, qui ne disparaîtrait jamais.