19-06-2021

Petite prière, pensée ou chanson, quelques pauvres mots nécessaires, selon les petits moyens du bord. Pas de lien avec Françoise Hardy, bien que série de coïncidences, fête des pères, et autres impossibilités de dire Adieu…

Dans le ciel

Y’a l’Bon Dieu

Dans le ciel

J’vois tes yeux

Une traîne, blanche, un voeu

Tu n’aimes pas les adieux

On sème

Comme on peut

Des graines

Dans le feu

Les pollens dans l’soleil bleu

Tu n’aimes pas les adieux…

Cette veine

Au creux

Des corps

Chanceux

D’avoir battu

Pour être heureux…

Qu’elle te ramène

Direct aux cieux

Où la Paix règne

J’vois tes yeux

Eternels

Silencieux

Les aveux muets c’est mieux

Alors pas besoin de s ‘le dire… adieu

… …

Images Clr: le Clos, Champagne, fin mai 2016.

ENTRE LA PIERRE ET LA FLEUR

Percée dans le Temps, ses trous d’airs qui nous font chuter. Souffrances trompant soudain notre vigilance.

Retrouver le souffle, puiser de nouveau à la source du poète mexicain, cher Octavio Paz, viatique, drogue bénéfique pour toujours: octaves répétées martelées comme des soutiens dans les épreuves, quand rien d’autre ne fait d’effet, pour trouver un peu de Paix, par la grâce de la parole vraie, poésie terre à terre, ciel à ciel.

Extrait de « Entre la piedra y la flor », in Calamidades y milagros, recueil « LIBERTAD BAJO PALABRA », liberté sous parole…

I

Nous naissons pierres

Rien sauf la lumière. Il n’y a rien

Sauf la lumière contre la lumière.

La terre:

Paume d’une main de pierre.

L’eau muette

Dans sa tombe calcaire.

L’eau incarcérée

Humble langue humide

qui ne dit rien.

La terre soulève une buée.

Volent de sombres oiseaux, argile ailée.

L’horizon:

Quelques nuages abrasés.

Plaine énorme, sans rides

L’hénequen, indexe vert,

Divise les espaces terrestres.

Ciel déjà sans rivage

II

Qu’est-ce que cette terre?

Quelles violences germent

sous sa cascade de pierre,

quelle obstination de feu déjà froid,

des années et des années comme de la salive qui s’accumule

et se durcit et s’aiguise en pointes.

(…)

III

Entre la pierre et la fleur, l’homme

la naissance qui nous mène à la mort,

la mort qui nous mène à la naissance.

L’homme,

sur la pierre pluie persistante

et fleuve entre les flammes

et fleur qui vainc l’ouragan

et oiseau pareil au bref éclair:

l’homme entre ses fruits et ses oeuvres.

(etc;).

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