VIE RETROUVEE (ou la Grâce improbable)

Improvisation sur un petit poème, l’éternité d’Arthur R, nécessité des convalescences.

Image d’en-tête: le parc Vellefaux de l’hôpital Saint-Louis.

Roses. Un textes sur le os et les corps décharnés qui ressuscitent, Bible ouverte, les oiseaux chantent dans la chapelle renaissance, décrépie, et belle pour cela.

Le son est coupé depuis le Brexit et l’augmentation des droits WordPress du blog, cf facebook.

« 

Toi dans la mer

Le soleil à l’envert

Le sens retrouvé c’est

Quoi, l’éternité?

La mer dans la terre

Toi dans l’eau claire

Un rêve émergé

C’est

Un île retrouvée

Par les cieux fendant l’air

Coeur Coléoptère

Des ailes irisées

C’est tes cils réveillés

Un oiseau sur les vagues

Bonheur minéral

Le cri d’un juvénal

De Grasse à la Camargue

Etat de grâce Innée…

19-06-2021

Petite prière, pensée ou chanson, quelques pauvres mots nécessaires, selon les petits moyens du bord. Pas de lien avec Françoise Hardy, bien que série de coïncidences, fête des pères, et autres impossibilités de dire Adieu…

Dans le ciel

Y’a l’Bon Dieu

Dans le ciel

J’vois tes yeux

Une traîne, blanche, un voeu

Tu n’aimes pas les adieux

On sème

Comme on peut

Des graines

Dans le feu

Les pollens dans l’soleil bleu

Tu n’aimes pas les adieux…

Cette veine

Au creux

Des corps

Chanceux

D’avoir battu

Pour être heureux…

Qu’elle te ramène

Direct aux cieux

Où la Paix règne

J’vois tes yeux

Eternels

Silencieux

Les aveux muets c’est mieux

Alors pas besoin de s ‘le dire… adieu

… …

Images Clr: le Clos, Champagne, fin mai 2016.

OR d’AUTOMNE

Une chanson retrouvée griffonnée sur la table après le dernier conseil des ministres. Un jeune président rêve à l’impossibilité que les gens soient tous heureux en même temps, comment faire? Une certaine forme d’Or naturel existe, qui relativise tout… même l’argent.

Solor

L’AUTOMNE…

L’automne est belle, dans sa robe de feuilles…

deux êtres se tiennent par la main.

Ni jeunes

Ni vieux,

soucieux, mais heureux. Pas vraiment riches,

sauf d’être amoureux, dans le soleil d’or

du matin.

D’autres jouent à la guerre, c’est merveilleux.

L’automne leur fait une crise de jalousie

qu’ils ne voient pas.

Le soleil roux, les pauvres heureux n’existent pas

pour eux.

Le soleil d’or, être amoureux, ces trucs gratuits–c’est fini.

Elle,

sort ses dentelles, elle se déshabille.

Au bord de la rivière, ses dentelles naturelles

De fougères, de lumière sur l’eau qui brille… cette vieille grand-mère, toujours fraîche : l’Automne

les enivrent : Ils se dépêchent.

De sauter

De s’éclabousser, de rire,

Comme si rien n’avait jamais existé

D’autre que cette liberté

De n’être rien, mais d’être tout

Les poches vides mais

Une main chaude dedans, le coeur

Plein de diamants.

….

L’Argent… c’est très important.

Mais

Parfois

Ce n’est pas suffisant… l’argent…c’est

très

très important mais

parfois on s’en fout vraiment….

Toutes images clr. issselee : Pantin, île de France, et source de la Roche Jagu, Bretagne.

EN PLEIN VOL

Dino en plein vol,

au dessus des humains et des satellites

Dino qui s’en fout de tout ça

de la mort, de la vie

et même du cosmos et du sens

des scies électriques

Dino symbole d’une dense

et profonde

légéreté

très loin en orbite avec Dieu

stable éternité

rien n’existe donc

tout est possible–

fin de l’été.

ÉTOGES, Écuries Lucie Pascaud, Champagne. 31 sept 2020

Photo d’en-tête, Dino, demi-trait.

« LA VIE EST BELLE, TU VERRAS »

Poème de José Augustin Goytisolo

Chanté par Paco Ibañes (ci- tout dessous)

 

PAROLES POUR JULIA

 

Tu ne peux revenir en arrière

Parce que la vie déjà te pousse

Comme un cri interminable

 

Ma fille, il vaut mieux vivre

Dans la joie des hommes

Que de pleurer devant un mur aveugle

 

Tu te sentiras acculée

Tu te sentiras perdue ou seule

Peut-être voudras tu ne jamais être née

 

Je sais bien qu’ils te diront

Que la vie n’a pas de but

Que c’est une sale affaire

 

Alors toujours rappelle-toi

De ce qu’un jour je t’écrivis

En pensant à toi, comme maintenant je pense

 

La vie est belle, tu verras

Comment malgré les malheurs

Tu auras des amis, tu auras de l’amour.

 

Un homme seul, une femme

Pris comme ça l’un dans l’autre

Sont comme de la poussière, ils ne sont pas rien

 

Mais quand je te parle à toi

Quand je t’écris ces mots

Je pense aussi à d’autres gens

 

Ton destin est dans les autres

Ton futur est ta propre vie

Ta dignité est celle de tous.

 

D’autres espèrent que tu résistes

Que les aide ta joie

Ta chanson parmi les chansons.

 

Alors toujours rappelle-toi

De ce qu’un jour je t’écrivis

En pensant à toi

Comme maintenant

 

Jamais ne capitule ni ne t’éloigne

Du chemin, jamais ne dis :

« Je n’en peux plus, je m’arrête ici »

 

La vie est belle, tu verras

Comment malgré les malheurs

Tu auras de l’amour, tu auras des amis

 

Par ailleurs il n’y a pas le choix

Et ce monde est comme il est

Il sera tout ton patrimoine

 

Pardonne moi je ne sais te dire

Rien de plus mais tu comprends

Que moi je suis encore sur le chemin

 

Et toujours toujours rappelle toi

De ce qu’un jour je t’écrivis

En pensant à toi comme je pense

Maintenant.

 

 

 

 

PALABRAS PARA JULIA

Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
como un aullido interminable.

Hija mía es mejor vivir
con la alegría de los hombres
que llorar ante el muro ciego.

Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido.

Yo sé muy bien que te dirán
que la vida no tiene objeto
que es un asunto desgraciado.

Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso.

La vida es bella, ya verás
como a pesar de los pesares
tendrás amigos, tendrás amor.

Un hombre solo, una mujer
así tomados, de uno en uno
son como polvo, no son nada.

Pero yo cuando te hablo a ti
cuando te escribo estas palabras
pienso también en otra gente.

Tu destino está en los demás
tu futuro es tu propia vida
tu dignidad es la de todos.

Otros esperan que resistas
que les ayude tu alegría
tu canción entre sus canciones.

Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti
como ahora pienso.

Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino, nunca digas
no puedo más y aquí me quedo.

La vida es bella, tú verás
como a pesar de los pesares
tendrás amor, tendrás amigos.

 

Por lo demás no hay elección
y este mundo tal como es
será todo tu patrimonio.

Perdóname no sé decirte
nada más pero tú comprende
que yo aún estoy en el camino.

Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso.

 

35’13 »

 

« DANS DES TEMPS D’IGNOMINIE COMME MAINTENANT A L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE ET

ALORS QU’UNE CRUAUTÉ FROIDE ET ROBOTISÉE S’ÉTEND PARTOUT, IL RESTE ENCORE

EN CE MONDE DES GENS BIEN QUI ÉCOUTENT UNE CHANSON OU LISENT UN POÈME »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ABOVE

 

 

À la poussière…

À la lumière

À la musique

À l’éclair de poussière

Sur Terre

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Aux êtres d’air

Flammes d’hier

Femmes légères

Flammes de poussières

Qui

Claquent

Dans la lumière

De l’éphémère

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Aux violons de chair

À Demain

À hier,

Toi, nous,

Âmes de poussières

Solaires.

 

 

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UNE CHOSE ÉTRANGE

AM

 

L’amour est une chose étrange

Que nous ne comprenons pas

Pas toujours.

L’amour est quelque chose qui change

Et qui ne change pas.

L’amour a l’apparence d’un ange

Parfois

Un ange qu’on ne voit pas

Et qui soudain

Est dans vos bras.

 

L’amour est comme une fleur

Mon ange

Une fleur fragile qu’il ne faut pas

Abîmer

L’amour est comme une fleur

Mon ange

Qui peut en or

Se transformer.

 

L’amour c’est aussi de l’Amitié

Une confiance qu’on donne

Pour durer.

L’amour en fait, c’est pas compliqué

Il faut tout simplifier.

C’est peut-être juste une manière de vivre

De partager

De savoir qu’on est pas seul

C’est à la fois une liberté

Et une sécurité

 

L’amour c’est un grand mot

Et aussi une toute petite fée

Entre les lèvres.

L’amour c’est une manière

De se comprendre

De se ressembler

De s’embrasser

Sans penser, de se désirer.

Et, malgré les déceptions, les désillusions

Du passé,

Sans savoir pourquoi,

L’amour au fond c’est de vouloir

Rester

 

 

 

AM12

 

Image d’en-tête: Vénus, Antoine Bourdelle.

LA SURFACE DES CHOSES

La surface des choses

Qu’est-ce qu’il y a dessous?

C’est doux

La surface des choses

Ne dit rien

De nous.

 

Dans les peaux explose

Tout un monde flou

Qu’à peine tu n’oses

Toucher du bout

Des doigts.

 

Toi, tu deviens tout rose

ça prouve quoi?

Que tout n’est qu’une pose

Que tout n’est que prose

Parfois

 

 

Une grande porte close

Avec des clous en bois

Dans le soleil expose

Son calme plat

Qui bat

 

Qui bat pourtant la chamade

Dans le coeur des choses

Au fond par grandes saccades

Qu’on ne voit pas

En toi, en moi

 

La surface des choses

Le monde des apparences

Nous parle en silence

De tout ce qu’on ne dit pas

Mais qui est là.

 

 

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REGARD CHANTANT

Petit poème d’hommage à la Prévert, pour la rime en aimant…

 

C’est la vie, c’est la mort

Aznavour est mort.

Dans un sens c’est si triste

Quand un monde se finit

Comme un amour parti

Qu’on se demande soudain:

Comment vivre sans lui

?

 

C’est la mort, c’est la vie

Un petit air qui s’enfuit

Un courant musical

Si joli que c’est si triste

Comme c’était triste d’être joli

Autrefois la mélancolie

Romantique, évanouie.

 

Et ta voix nous poursuit

Vibrante, chaude, fragile, infinie

Qui te survit

Etrange monument

De sons contre le temps

Qui s’élève

Nostalgiquement.

 

C’est la vie, la vie,

La vraie musique jaillit

Un peu démodément

Trop tendrement

Langueur dans la voix

De nos grands-parents

Chantant: l’antan, l’antan.

 

Contre le vent

De la mort, de la mort

Qui démolit tous les raffinements

Des anciens sentiments

Si nobles, poétiquement

Contre ce vent

De progrès annihilant

Froidement

 

Ta Bohème, tes vingts ans

Pour toujours si

Mystérieusement, si populairement

Mais si profondément, magiquement

Emouvant.

 

Charles A2

 

LE CHANT DU MONDE

 

Cheval ami, et cheval de l’apocalypse. Dans la complainte un peu folle, shakespearienne d’un personnage de Giono, un personnage de femme, lasse des hommes et de leur furie absurde, ridicule. Qui attendrait le déluge, que tous périssent, sous les sabots d’un cheval rédempteur, et pur, et qui l’épargne, elle seule.

p 125, édition Folio, Le Chant du Monde, Jean Giono, paru en 1934. Interprétation libre du chant de Gina.

 » — Ecoute, dit Antonio.

Dans la maison on entendait chanter. C’était des notes basses, graves et furieuses. Ça redisait tout le temps pareil, tout le temps, tout le temps.

Oh! mon cheval!

ô mon cheval!

est-ce que tu peux nager dans le sang?

Fendre le sang comme une barque?

Sauter dans le sang comme un thon?

Écraser des hommes comme des fagots dans la boue?

— Attache sur ta tête un mouchoir d’or,

et je fendrai le sang comme une barque,

et je sauterai comme un thon,

et j’écraserai les hommes comme des fagots,

Pourvu que je te reconnaisse si toi tu tombes. »